vendredi 4 décembre 2009

Faites taire ce peuple que nous ne saurions entendre !



Le peuple s’est exprimé. Quel scandale !
Un coup de gueule, un de plus, à l’usage de nos malentendants.

(Ou le virus "Godwin" plus fort que la grippe A)

Je suis de ceux qui pensent que les musulmans européens ont pour beaucoup vocation à rester ici. Ils sont là, ils se sont installés, ils vont faire souche, ils doivent pouvoir pratiquer leur culte dans des lieux dignes de ce nom. Dans des mosquées avec où sans minaret, avec ou sans muezzin. On peut, on doit en débattre, on peut, on doit voter, ça ne me semble pas la question principale. Dans notre société de communication, où la forme et l’image l’emportent systématiquement sur le fond, où elles masquent celui-ci et le dénaturent même, on finit par en oublier l’essentiel. Car comme pour les « inquiétudes » exprimées sur la burqa, celles sur le minaret initient un débat où la question de fond est soigneusement évitée et contournée. Le politiquement correct ayant phagocyté toutes réflexions en Europe (quand il ne l’interdit pas purement et simplement), le « coup » du minaret ressemble à une ruse pour demander en fait plus largement : «Qu’en est-il d’un islam « pur jus » dans nos sociétés occidentales « démocratiques » (Je mets des guillemets vous savez bien pourquoi) ? M’étant déjà exprimé sur le sujet lors de précédentes tribunes (1), je ne m’y recollerai pas. Obsessionnel, mais quand même.

En revanche, ce que je retiendrai de la votation suisse, plus que le résultat lui-même, ce sont les commentaires de nos élites politico-médiatiques dans l’après scrutin.
Quel mépris ! (2) Le divorce d’avec la démocratie, d’avec le « demos », semble consommé pour nos cadors. Mais quel enseignement croient-ils nous dispenser en réagissant de la sorte ? Un seul. La démocratie n’est qu’une farce, qu’un théatre pour eux ! (C’est en fait une triste confirmation, après 2002, après le référendum européen.)

La démocratie selon ces gens là, c’est répondre « comme il faut », comme ils le veulent, à une question bien choisie par eux, une question qui « sent bon ». Si vous avez l’outrecuidance de croire à votre liberté de jugement et de choix, à votre statut de citoyen, ces élites cooptées et endogames se feront un devoir, que dis-je un plaisir, de vous traiter publiquement sur tous les médias possibles, de sales fachos de votre race de m…. Excusez-moi, je suis un peu en colère. Mais où sont les Lumières dont ils se revendiquent être les héritiers ? Hubert Védrine voit juste, quand il dit que dans l’étroitesse du débat permis, ceux-ci (les Lumières) ne seraient pas tolérés plus de 15 jours. (3)

Et de nous faire croire qu’ici en France le problème ne se pose pas, et de se réjouir qu’il n’y aura jamais de votation de ce genre, ou qu’elle ne sera jamais acceptée par le conseil constitutionnel, et de nous prendre pour des abrutis en glissant vers des questions architecturales et urbaines, et de nous infantiliser en affirmant que le peuple ne peut répondre à ces questions que dans l’émotion, en restant étranger à toute réflexion rationnelle et intelligente, (cet argument, si si, je l’ai entendu de mes oreilles, il peut être rapproché des commentaires que des conservateurs obtus, pour ne pas dire bouchés exprimaient lors du débat d’avant et d’après guerre « pour ou contre le droit de vote des femmes » en France), et de « demander » aux Suisses de revoter (démocratie version « Europe »), et de relayer les menaces des radicaux islamistes que ferait peser sur l’occident cette expression démocratique et enfin d’en appeler à la cour européenne pour casser le choix du peuple… Mais qui paiera l’addition de vos erreurs ? Le peuple justement qui n’aura pas lui les moyens et sans doute pas l’envie non plus de suivre le 6e pilier de la « sagesse attalienne » (4), celui de l’exil en cas de nécessité, celui de la conversion à l’autre…

Un seul mot s’impose MM. Kouchner (5) et consorts, MM. les journalistes… Ignoble ! Vous êtes pire que des « munichois ».

Dalil Boubaker, le débonnaire, recteur de la mosquée de Paris, qui n’a trouvé rien de mieux que de « prévenir » qu’il pourrait y avoir dans le monde musulman des réactions identiques à celles survenues après l’épisode des caricatures, accréditant ainsi une fois de plus que l’islam n’est pas soluble dans la démocratie, Boubaker qui dit « ne pas aimer ce résultat » (6), je le comprends mieux que vous, qui après avoir abattu notre république, sapez notre démocratie.

Et pour en finir avec ce coup de gueule, sachez que vous faites le lit de la radicalisation, de toutes parts. Votre mépris, votre défiance affichés sans fard de la démocratie, du peuple, vos dénis de réalité, votre lâcheté, votre politiquement correct, votre « angélisme », vos mots qui « n’enrichissent » que la novlangue, votre pensée unique, votre arrogance sans borne de clercs laïcs, vos amalgames en chaîne, vos "réductio ad-hitlerum", votre mauvaise foi abyssale, votre cynisme, désespèrent les vrais démocrates, et encouragent les vrais fachos de tous bords (et leur donnent raison). Votre génération "bien pensante" est mure pour muter en génération anti-démocratique, pour ne pas dire pire. Tout cela va finir par en susciter beaucoup, « d’émotion ».

Dans le tintamarre des commentaires d’après « match », je n’ai entendu qu’une personne politique pour dire que l’important c’était de se poser La question : « pourquoi cette réponse des Suisses ? »… C’est Rachida Dati (7), imitée ensuite par Basile de Koch, déguisé en candide sur le plateau de « Ce soir ou jamais » … Je n’ai entendu qu’un journaliste pour se révolter des commentaires des gens autorisés. C’est Ivan Rioufol, dont les interventions orales ne sont hélas pas à la hauteur de sa plume. (8)
Merci à eux.

(1) http://nooptot.blogspot.com/2009/06/le-niqab-derange-et-les-textes.html
(2) http://www.dailymotion.com/video/xbc52z_minarets-toute-laffaire-resumee_news
(3) http://www.dailymotion.com/video/xb6rnh_liberte-dexpression-hubert-vedrine_news
(4) http://www.dailymotion.com/video/xb2dtw_attali-ou-la-boboitude-paroxistique_webcam
(5) http://www.dailymotion.com/video/xbbpvv_b-kouchner-revient-sur-le-non-des-s_news (à partir de 2’)
(6) http://www.dailymotion.com/video/xbbr7f_dalil-boubakeur-sur-la-votation-sui_news
(7) http://www.agoravox.tv/article.php3?id_article=24438
(8) http://www.youtube.com/watch?v=JbUv2rSKl74&feature=player_embedded

mercredi 4 novembre 2009

Un débat sans "Socrate", un débat pour distraire.



Le débat sur l’identité française est une mascarade, parfait aboutissement du politiquement correct.

Un débat sur l’identité nationale ? Pour quoi faire ?
Cela ne changera rien, rien du tout. Alors on pourrait penser qu’il s’agit simplement d’une « soupape », pour lâcher un peu la pression du politiquement correct. Même pas.

Après ce « débat » l’identité de la France continuera sa désintégration faute d’avoir su, d’avoir voulu, intégrer les nouveaux arrivants, faute d’avoir su, d’avoir voulu, défendre ce qui faisait sa spécificité.

Oui l’immigration est la raison principale (mais pas la seule) du changement d’identité. Mais voilà, l’immigration, la « diversité », le « métissage » doivent être un « enrichissement » et ne doivent comporter que des aspects positifs. C’est la doxa. Et il n’y a plus de « Socrate » dans la cité pour, « pourchasser les actifs toxiques au cœur de cette doxa européenne, cette pensée dominante, et traquer les produits empoisonnés d’optimisme qui masquent les risques et mettent en péril la cité » ***. Donc le débat n’est qu’une farce.

Pourtant de-ci de-là la parole de personnages publics « autorisés » s’échappe… Mais les médias prennent bien soin de ne pas mettre les projecteurs dessus.

Amirouche Laïdi du club Avérroes devant des notables réunis par M. Copé :
« Vous auriez tort vous les blancs de vous opposer à la discrimination positive, c’est vous qui en aurez besoin dans quelques années… » (je résume à peine).

Yazid Sabeg commissaire à la diversité :
parle de risque de guerre civile si rien est fait pour mettre fin à un « apartheid » social… Il évoque à deux reprises sur les chaînes de télévision, l’apartheid, le communautarisme, l’ethnicisme, le fractionnement, le trouble à l’ordre public, la dernière chance, la guerre civile sociale, la guerre communautaire, la révolte des minorités, qui seraient le futur de la France si nous ne nous « adaptons » pas.

Simone Veil pour le Comité de réflexion sur le préambule de la constitution :
parle de risque d’affaiblissement du vivre-ensemble, de montée des tensions et des ressentiments entre communautés, de la dislocation accrue de la Nation...

Michel Volton sur France Ô récemment :
« Il faut accepter la cohabitation culturelle si l’on veut éviter la guerre »…

Alors devant ces craintes exprimées par de dangereux agitateurs patentés d’extrême droite… qui ne sont en fait que les promoteurs de cette politique qui mène à l’explosion de notre identité, à quoi peut servir un débat sur l’identité nationale où la censure et le politiquement correct règnent ? A rien d’autre qu’à divertir.

Ca ressemblerait presque à l’énigmatique, hallucinant, sidérant et trop habile « je vous ai compris » du général de Gaulle. Souhaitons que la suite soit plus paisible. J’ai comme un doute.

*** paraphrase d’un propos de Gluksmann dans un livre récent sur « La plus belle histoire de la Liberté » avec Gluksmann, Bacharan et Meddeb.









Tribune publiée sur Agoravox le 4 novembre 2009
Un débat sans "Socrate" un débat pour distraire.

lundi 22 juin 2009

Pour un nouveau "Seelisberg".



Le niqab dérange ? Et les textes ?

Les députés qui s’émeuvent de l’apparition du niqab (burka « soft ») en France sont bien gentils, mais ce drap, n’est qu’un signe visible qui cache mal des mots au moins aussi radicaux. Cet accoutrement est l’expression de l’extrémisme religieux, mais il témoigne d’un aspect plus grave, plus profond et plus insidieux. Au-delà même de l’aspect choquant de la place à laquelle il assigne les femmes.
Le Coran et ses sourates sont remplis d’intentions et de jugements très négatifs sur les « mécréants » et les « infidèles » [1]. Or, les occidentaux chrétiens, juifs ou athées sont ces infidèles et ces mécréants aux yeux de l’Islam. Si l’on en croit les démographes, cette religion va poursuivre son expansion, pour venir rivaliser en nombre avec les chrétiens et les athées en Europe. Qui nous dit que tous les membres de cette communauté seront indifférents à une lecture simple, voire simpliste du texte, si rien n’est fait pour la délégitimée officiellement ?

En 1947, après la terreur d’une guerre sans précédent, une petite conférence s’est tenue dans le village suisse de Seelisberg. L’objectif était de savoir si les religieux pouvaient identifier dans leur sphère de compétence et d’influence des causes de l’antisémitisme. Des juifs, des chrétiens (catholiques et protestants) analysèrent les aspects sur lesquels ils pouvaient agir pour tenter de neutraliser (dans leur domaine) l’antisémitisme, cette constante des sociétés européennes depuis plusieurs siècles.
Si tout ne fut pas débattu évidemment, loin s’en faut, au moins les responsables chrétiens se rappelèrent que leurs évangiles présentaient les juifs comme les « ennemis » de Jésus. Ennemis d’un jour, mais aussi ennemis toujours en quelque sorte.

L’exemple de la prière du Vendredi*** illustrait bien le problème.
« Oremus et pro perfidis Judaeis », traduit en français par « Prions aussi pour les Juifs perfides », résumait assez bien ce que l’église propageait chaque semaine comme message à l’égard des juifs, même dans une prière à leur intention. L’antisémitisme passait aussi par la religion. On n’avait pas attendu Seelisberg pour s’en rendre compte, mais rien n’avait été fait. La religion par essence conservatrice n’avait pas bougé, et n’avait rien changé. Après la Shoah, après Seelisberg, l’église ne pouvait pas rester de nouveau inerte et faire comme si ces remarques étaient dénuées de pertinence et de légitimité. On modifia le texte de l’oraison pour « Prions pour les Juifs à qui Dieu a parlé en premier …/… ». Ainsi diplomatie et oecuménisme s’invitaient dans un texte religieux.

Croyant, je ne suis pas pour autant un grand spécialiste de ces textes. Mais je pense que cet exemple montre bien que, oui la religion, quelle qu’elle soit, l’univers de la foi, la recherche de l’absolu, peuvent être aussi, hélas, le terreau de l’intransigeance, puis de l’intolérance. Oui sur des esprits et des âmes simples en quête de « Vérité », le résultat peut être radical et former un chemin vers la haine. Oui les religions sont responsables du message qu’elles délivrent et de leurs effets sur leurs fidèles. Dans des sociétés multiculturelles et multicultuelles encore plus qu’ailleurs, dans une planète réduite par la mondialisation encore plus qu’avant… L’œcuménisme de doit pas rester un discours rempli de bonnes intentions, orné de sourires de façade.

Et si nos responsables religieux faisaient un nouveau « Seelisberg » ?… Auquel les musulmans participeraient ? Dire qu’il ne faut pas attendre à nouveau que les mêmes causes produisent les mêmes effets serait excessif et alarmiste. Les textes religieux seuls ne peuvent pas tout assumer. Mais…
Car à l’heure où nos élites républicaines contournent allègrement la loi de 1905 afin que des mosquées sortent de cette terre, la lecture de certaines sourates, de certains versets du Coran a de quoi inquiéter, les femmes, et aussi plus largement les « infidèles » et les « incrédules » que nous pouvons être, nous occidentaux chrétiens ou athées, aux yeux de l’Islam… N’en déplaise à M. Obama, qui tente d’amadouer les musulmans au Caire dans un discours assez démagogique prononcé là même où l’Islam est présent sous sa forme la plus archaïque.

L’Islam est un message de Paix nous dit Tarik Ramadan… Qu’il nous soit permis d’en douter à l’écoute de certains passages du Coran et à la connaissance de certains passages à l’acte criminels ces dernières années commis en son nom.
A moins de considérer naïvement que Malek Chebel ou Abdelwhab Meddeb inspirent tous les imams et tous les musulmans de France, à moins de croire que la laïcité va s’imposer d’elle-même en un instant aux nouveaux arrivants, alors qu’elle fut l’objet d’un combat virulent pour asseoir sa prééminence jusqu’à la loi de 1905, à moins de penser que l’œcuménisme est le carburant naturel des religions, je pense qu’il serait pertinent que nos responsables « laïcs » obtiennent explicitement de la part d’un «Islam de France » (et des autres religions) une mise au rebut de quelques appels explicites à des jihads pas toujours « intérieurs », de quelques conditionnements répétés au rejet de l’autre et dans le meilleur des cas à son maintient dans un statut éventuel de dhimmi… Les sourates sont disponibles sur les sites de vidéos en lignes… pas besoins de se plonger dans le Coran. Faites une recherche avec les termes, infidèles ou/et mécréants, plus sourate et/ou verset dans un moteur de recherche bien connu et vous aurez une idée du problème. Nous sommes très loin du « vivre ensemble »…
A l’heure où la Halde et d’autres organismes traquent sur la toile les appels à la haine,… il y a là du grain à moudre.

La religion, l’intuition spirituelle, font partie de l’histoire de l’humanité et sont au cœur de la conscience humaine. Mais ces messages trouvent leur traduction hors des églises, hors des synagogues, hors des temples et des mosquées, dans l’espace public, laïc ou non. « Pour le meilleur et pour le pire »…
La mise en présence dans un même espace de religions aux antagonismes historiques avérés peut s’apparenter parfois à la programmation d’une histoire violente. La France a connu cette violence dans le passé. Aujourd’hui d’autres pays sont dans la tourmente pour n’avoir pas su trouver la «bonne recette ». Aujourd’hui beaucoup de chrétiens ont fuit les terres de l’Islam où un sort peu enviable leur était fait, leur est fait. Un nouveau Seelisberg devrait être tenu.

Faute de l’avoir fait à temps, nos responsables courent le risque de se condamner aux remords. La pusillanimité de nos dirigeants sur ce sujet ne peut déboucher que sur un malentendu, pris comme un aveu de faiblesse. On ne peut pas à la fois construire une société multicuturelle et faire l’impasse sur la teneur des messages religieux qui traversent et travaillent la masse des croyants à l’abri des caméras, dans l’intimité des lieux communautaires.

[1] Les fidèles conscients du caractère inquiétant des textes diront qu’il ne faut pas s’en tenir au sens littéral… mais qu’il faut s’en remettre aux érudits, comme si cela pouvait préserver d’une compréhension intolérante… Que sont les talibans alors ? Et les wahhabites ? Des ignares ?

*** Correction.
« Oremus et pro perfidis Judaeis » n’était pas récité tous les vendredi mais uniquement le Vendredi saint…

J’aurai donc du écrire « ce que l’église propageait chaque année » à la place de « ce que l’église propageait chaque semaine »… ce qui j’en conviens n’a pas la même force. Cependant le rappel inévitable de la culpabilité du peuple juif dans la crucifixion de Jésus est sous-jacent dans les offices religieux et je crois que personne ne peut le nier.

Cet exemple, mal choisi donc, ne remet pourtant pas en cause le fond de ma tribune. L’église a pu et pourrait encore favoriser l’antijudaïsme sur la base de certains textes canoniques, sur la base même de l’histoire. Je témoigne ici que ce n’est pas le cas aujourd’hui.
Et je répète et signe, les religions, toutes les religions, peuvent hélas devenir pour des esprits faibles des chemins vers l’intolérance. En tant que croyant j’en suis contient et le regrette évidemment profondément.


Tribune reprise par :

le site d'information communautaire

le site de l'union et des professionnels Juifs de France
(commentaire de Menahem Macina)

le blog d'Isabelle Buot-Bouttier


Tribune publiée sur Agoravox le 23 juin 2009
http://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/pour-un-nouveau-seelisberg-57968?debut_forums=200#forum2150755


Ajout le 23 juin 2010 : interview de Michel Onfray sur RMC le 10 juin 2010

mercredi 20 mai 2009

Marianne au bouchon lyonnais.


Il est jean-jean Monsieur Guéant.
Il est périlleux Monsieur Mourad.
Dieudonné dit merci.

Monsieur Guéant est jean-jean. Je devrais mettre des guillemets. Car nous sommes quand même en face d’un homme certes de « l’ombre », mais d’un serviteur de l’état, d’un haut fonctionnaire, passé et formé, pour ne pas dire formaté, par l’Ena et Sciences-Po, celle d’avant Descoings…

Du haut de sa science l’autre jour M. Guéant a eu le vertige sur Radio J (la radio communautaire juive) et il est tombé. N’écoutant que … la bêtise qui sommeillait en lui, il s’est proposé de voir si dans l’arrière boutique de la République il n’y avait pas une loi oubliée (y compris de lui-même) de n’avoir pas servi, qui permettrait de faire taire Dieudonné…
Les remerciements de celui-ci pour le lancement de sa campagne avec fanfare élyséenne sont allés certainement droit au cœur de Monsieur Guéant n’en doutons pas.

Rendez-vous compte, «l’humoriste » antisioniste déclaré, expert en spécialités lyonnaises autoproclamé [1], a eu en effet l’outrecuidance de se laisser aller dans l’arène politique des élections européennes alors que personne ne l’y avait convié. A la tête d’une bande aussi hétéroclite et qu’improbable, en compagnie de l’opni [2] Soral, d’un affable président de PAF [3] qui n’a rien à voir avec la petite lucarne, d’un rabbin antisioniste (ça existe, ils ont tout en magasin), Dieudonné pense que cet « anti » là pourrait être un faux nez présentable de l’antisémitisme et un sujet structurant d’une campagne électorale fut elle européenne. Il croit pouvoir recevoir les voix de ceux qui ont défilé récemment aux cris de « mort à Israël » ou de « nous sommes tous des palestiniens ». Cet ancien comique poursuit une revanche personnelle que l’on peut comprendre quand on voit quel est son talent et son parcours professionnel depuis le 1er décembre 2003 et ce fameux sketch lors d’une émission de MOF dont il aurait du se méfier.

Mais Dieudonné est breton par sa mère et ceux qui l’ont dézingué auraient bien fait d’y penser avant. Le breton est têtu c’est bien connu et il ne lâchera pas « l’affaire ». (Pardonnez-moi pour cette échappée identitaro-essentialisatrice.)

En effet, de fin 2003 à aujourd’hui, Dieudonné a découvert sur le tard que tout ne se vaut pas. Bienvenu au Klub.

Le film de Costa Gavras « Amen » peut laisser planer plus qu’une ambiguité sur les liens entre le crucifix et la croix gammée [3], ça ne dérange pas vraiment les associations petites ou grandes de défense de tel ou tel droits universels et fondamentaux.
Les « Guignols » de Canal+ peuvent manipuler un pape en latex s’effondrant dans la cocaïne, ou un autre affublé d’un subtil brassard nazi, l’indignation ne sortira pas beaucoup des salons des derniers croyants cathos du coin.
Et je dirais tant mieux. Ce qui est excessif est insignifiant et mieux vaut le traiter par un mépris même pas poli.
En revanche dénoncer dans un raccourci caricatural le terrorisme islamique, ou la dérive à laquelle le sionisme peut mener, là achtung, attention, e pericoloso !!! Ecoutez Stéphane Guillon sur une partie du sujet [4], c’est provoquant de vérité, et chacun ici l’a bien intégré.

Mais revenons à Messieurs Guéant et Mourad.
D’un côté donc nous avons un supposé républicain et démocrate, en réalité un secrétaire très spécial quant à sa conception de la liberté d’expression et qui aimerait bien réduire au silence le triste histrion, même si ce faisant c’est précisément l’expression libre qu’il remet en cause.
De l’autre Monsieur Mourad, chroniqueur sur Oumma Tv, qui lui est trop content de la perche tendue. Il la saisit et nous avoue qu’il en profiterait bien lui aussi pour interdire le vicomte de Vendée, Philippe le joliment nommé de Villiers, suspect, que dis-je coupable, forcément coupable d’islamophobie, puisqu’il ose tenter d’alerter à sa manière très peu « tendance » ses compatriotes des éventuelles petites complications que pourraient produire un islam en France, si celui-ci devenait dominant… Il est pas fin Monsieur Mourad il pourrait au moins attendre les conditions requises pour se laisser aller lui aussi à nous donner un aperçu de sa conception de la liberté d’expression en terre d’Islam. Il reproche au vicomte de ne pas avoir couper le « cordon ombilical » avec sa religion… C’est savoureux à entendre sur une télévision communautaire musulmane.



J’écris ces mots sur un ton badin… mais c’est sérieux tout cela.
Et que faire ? Toujours le même dilemme. Ne rien dire. Ne pas s’exprimer. Pour ne pas être amalgamé. Pour ne pas jeter de l’huile sur le feu. Faire le pari d’un avenir riche de sa « diversité », comme une bonne mousse riche en chocolat.
Après l’école qui a été le premier terrain expérimentant une « diversité » tant vantée, avec les résultats enviables que l’on constate, c’est le champs politique qui commence donc à son tour son enrichissement avec des discours très éloignés des principes républicains et des intérêts de la cohésion nationale. Et l’on risque dans les prochaines années de comprendre ce que changement d’époque veut dire. Les enfants « rebelles » et « sauvageons » des banlieues, leurs frères et sœurs moins agités, d’hier et d’aujourd’hui, sont l’avenir du pays. C’est pas moi qui le dit c’est Borloo [5]. Lorsqu’un Monsieur Mourad, puis deux, puis trois, puis autant qu’en proportion de la population, seront élus, ou auront leurs sièges dans les médias, discrimination positive et représentativité obligent, lorsque Monsieur Guéant leur aura ouvert les portes des petites magouilles d’arrière boutique pour s’arranger raisonnablement avec les principes démocratiques et bien ce jour là qui s’approche…
Je ne suis pas assez égoïste pour me dire que je suis trop vieux pour le voir et si tel était mon point de vue je ferais bien d’être attentif car la médecine fait plus de progrès que le débat politique ces derniers temps.
Ce débat politique s’enrichit donc petit à petit, un PMF, un PAF, un MIR, un CRAN, un CRIF, des listes anti-sionistes [6]… mais rassurez-vous, comme les émeutes de banlieues tout cela est social, et tous les bons sociologues formés à l’EHESS, tous les frais diplômés de Sciences Po (fussent-ils fagotés comme des bourgeois) [7] vous le répèteront, jusqu’à ce que vous n’en doutiez plus…

Guéant, Mourad, même combat ?
Non évidemment, l’un est l’idiot utile de l’autre. Devinez lequel.
Réveillez-vous et méfiez vous au moins des accommodements « positifs » [8] d’où qu’ils viennent.

[1] Dieudonné rêve de « glisser des quenelles ». C’est « charmant ». Je rappellerais simplement à Dieudonné que les quenelles c’est très mou…
[2] Faites un effort de déduction.
Soral est cet « intellectuel » français qui se verrait peut-être bien en ministre de la diversité dans une Républislamique… Je plaisante. Mais le garçon est un peu instable et nul ne sait encore quel direction il prendra demain. Peut-être se convertira-t-il au judaïsme… Je plaisante encore. Quoique.
[3] Parti antisioniste français.
[3] http://img.ozap.com/00784246-photo-affiche-amen.jpg
[4] http://www.dailymotion.com/relevance/search/guillon/video/x46d0z_stephane-guillon-et-islam_politics
[5] http://www.dailymotion.com/visited-week/search/borloo/video/x7j7jj_ump-borloo-un-demographe-fou-a-lier_news
[6] PMF = parti des musulmans de France, PAF = parti antisioniste français, un MIR = mouvement des indigènes de la République, un CRAN = conseil représentatif des associations noires, CRIF = conseil représentatif des institutions juives de France. Soyez patients la liste va « s’enrichir ».
[7] Référence à l’interview de l’étudiant de Sciences Po victime d’une agression dans un bus parisien et qui regrettait d’apparaître sous les habits d’un « bourgeois », ce qu’il juge sans doute comme étant une « circonstance incitative », qui pourrait expliquer, sinon justifier sa mésaventure… Sociologie quand tu les tiens.
[8] Expression canadienne pour qualifier les concessions faites à l’islam pour « l’intégrer », je pense que chez nous en France le système optera plutôt pour l’expression «dispositif positif ». Tous les malheurs doivent être « positifs ». La discrimination sera « positive », les statistiques seront « positives », et la laïcité sera « positive ». Le jour ou vous entendez parler de démocratie « positive »…

Publié par Agoravox le 29 mai 2009
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/marianne-au-bouchon-lyonnais-56341

samedi 16 mai 2009

vendredi 1 mai 2009

Un songe, une humeur.



Un songe, une humeur.

Lundi 7 juin.
Tic Tac. Dring ! Sonnez trompettes.
Ce matin à la radio, les superlatifs étaient débités en rafales par des journalistes ressemblant à des souris en cage. Vous savez celles qui courent sur place dans une roue.
Ben oui, ça devait arriver. C’est même étonnant qu’il ait fallu attendre si longtemps. Le NPA à 15% et le FN à 18%. Encore 10% chacun et ces deux partis réuniraient plus de la moitié de l’électorat. C’est « l’horreur », mais « l’honneur » est sauf. Les partis « responsables », les partis « de gouvernement » arrivent en tête. Quand même, mais de peu. L’UMP est devancée par le PS annoncé moribond. Une surprise. Pour qui ?

Malaise.

Les ondes, l’Ortf franchisée, « analysent » comme à leur habitude. En prenant leurs auditeurs pour des crétins. L’important pour eux étant de ne pas laisser de vide, de ne pas laisser de temps libre pour la réflexion. Faudrait pas qu’un discours clair et pertinent surgisse et s’installe, ces gens là ont un fond de commerce, un stock à écouler, et une rente de situation. Alors ils nous font une grande ratatouille. Editorialistes et leaders politiques, mandarins en tous genres, barons, éléphants, mammouths et poids lourds, de gauche et de droite s’échangent leurs idées. Brouiller le discernement du trop bon peuple. Gagner du temps. En deux minutes, allez peut-être trois, le même éminent spécialiste ayant perdu son calme, nous « refait le match » à la manière d’Eugène et s’écrit « c’était prévisible », « les sondages se trompent », « c’est inimaginable », « ça devait arriver », etc.

Mais là où ils sont les plus balèzes quand même, c’est au petit jeu du « les Français ont voulu dire »… Là c’est du grand art, comme d’habitude. Duhamel a fait des émules bien formés. Et bien rodés en plus de ça. Rappelez vous.
Avril 2002 ? C’est la faute à Jospin. Juste un problème de comm. Certainement pas l’expression d’une inquiétude justifiée. Non. La gauche affirme d’ailleurs, « c’est que l’on a pas été assez à gauche »… Ne pas y voir un ras le bol des courants d’air ou des budgets des « Danaïdes » ? Que nenni. Les Français sont ouverts, modernes, tolérants et généreux.
Le traité européen ? C’est la faute à Chirac. Juste un problème de comm. Les Français n’ont pas compris le texte. Ils n’ont pas répondu sur l’Europe. Les Français sont majoritairement pro-européens. Il faut plus d’Europe. Allo Roland : « t’as pas un sondage là dessus ?».

C’est vrai ça. Qu’est-ce qu’ils ont voulu dire les Français ? On pourrait peut-être leur demander ?
« Un micro trottoir » propose le stagiaire.
« T’es crétin ou quoi ? » coupe le vieux briscard.
Et là c’est tout vu.

D’un côté, à ma gauche, la France de demain, celle des citoyens « sans frontière », si diverse, si métissée, maltraitée, humiliée, mais fougueuse et pleine d’énergie et de créativité, innovante, curieuse, qui a voté pour le gentil et généreux facteur porteur d’espoirs. Il est fort quand même le Besancenot. Quel vent de fraîcheur dans le paysage politique! Mieux que de la rose. « Un facteur qui sonne une fois » titre Libération. Pascale Clark est aux anges, elle se pâme. Certes un peu utopique quand même le punchy et joufflu super militant, mais il faut bien l’être en ces temps de bouleversements.
De l’autre côté, à ma droite, la France moisie, celle du passé à jamais révolu, celle « des heures les plus sombres de notre histoiâââre », qui vient de pousser un brâme nauséabond, comme un dernier soupir, en votant pour le borgne qui pue, qui transforme tout ce qu’il touche en m…. Un peu comme les journalistes… Ces Français là sont dépassés. Des bidochons, ils n’ont simplement pas les clés. Repliés sur eux-mêmes, trop vieux, regardant dans le rétro, ils n’ont pas accès aux outils citoyens. Le cimetière c’est par là.

La vérité ? Vous la voulez ?
Les Français en ont marre. C’est pas dur à comprendre.

Marre de cette gauche aussi molle et que bête à manger du foin, qui se prend pour le Ché, et qui n’est que Tartuffe.
Marre d’être traités comme des « fins de race ». D’entendre qu’ils sont tellement usés et nuls ces Français, qu’il leur faut d’urgence faire venir plein d’« autres », qu’il leur faut sans délai leur faire une place, pour qu’ils nous enrichissent, nous sortent de là, nous sauvent, forcément, à tout point de vue. Ca a déjà commencé d’ailleurs, les premiers résultats se font sentir. Regardez, à l’école en particulier. C’est super riche l’école. Une vraie réussite.
Marre de cette droite qui veut être à gauche, comme l’autre voulait être un artiste, qui se prétend pragmatique et qui n’est que cynisme. Qui n’a pas la moindre idée de ce qu’indigence quotidienne signifie, de ce que vivre en cité ou même à proximité apporte en épanouissement. Elle finira pas perdre son électorat, sans gagner une voix sur sa gauche.
Marre de ces patrons qui sont devenus des extra-terrestres. Ils sont les nouveaux aristocrates du système, avec les journalistes… Aristocratie des affaires et aristocratie des opinions. Ah ça ira, ça ira…

Marre de se faire balader depuis 30 ans.

Alors là l’occasion était trop belle. S’abstenir aurait été leur faire trop de plaisir. Des Français ont gueulé fort et envoyé le paquet cadeau des extrêmes là-bas. Non ! Pas à notre Assemblée Nationale, faut pas déconner quand même (au fait ça existe la nation ?). Non. Là-bas. Qu’ils se débrouillent avec. Ca les occupera. Un bon gros boulet. Deux pour le prix d’un même. Ils ne voulaient pas de Le Pen pour inaugurer leurs palabres ? Ils l’auront en co-triomphateur bouffi d’orgueil, et chapoter par un petit jeune qui n’en veut. C’est pas beau ça ? Les gallinacés s’agitant dans la basse-cour des basses œuvres. Ca caquette et ça piaille. Z’ont l’air vraiment inquiets. Mais cette fois ci, ils nous ont « compris », c’est promis…

C’est vrai, on n’est pas des experts. En rien même. Mais c’est nous qui payons… Alors plutôt que de nous dire ce que l’on a envie d’entendre en campagne, faites votre devoir une fois au travail, servez le pays (le votre), ne vous en servez pas, ne vous servez pas... On n’a pas besoin de joueurs de flûte. Juste de responsables loyaux envers leurs concitoyens. C’est trop demander ?

J’écoute le journaliste à la radio… « Les heures sombres de notre histoire », « la France peureuse, frileuse, repliée…moisie » « la tentation révolutionnaire face à la réaction fasciste » « il n’y a pas d’alternative » « la France au ban de la communauté » « il y aura des conséquence politiques », « des sanctions sont à redouter » etc.

Je m’réveille.
Où il est le « grand homme » ? Vous savez celui qui a du courage. Pas l’ombre. C’est sombre.
Ah ça ira, ça ira!...

Publié par Agoravox le 2 mai 2009
http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/un-songe-une-humeur-55447

jeudi 2 avril 2009

Sabeg persiste


Sabeg - guerre civile 2
Vidéo envoyée par noop

Yazid Sabeg "commissaire à la diversité" quasi ministre en remet une couche à la télé.
Après son interview sur LCP où il avait parlé d'apartheid et de guerre civile sociale, il confirme et repette sur France 2 dans "Mots Croisés"...

Ce n'était donc pas un "dérapage verbal", mais bien une stratégie de communication afin de pousser à l'adoption de la discrimination "positive".

lundi 9 février 2009

La Diversité ? Une chance pour la France où la guerre civile ?

Les deux discours cohabitent. L’orchestre joue faux, mais les médias baissent le son autant qu’ils le peuvent, et ils font un tri orienté, préférant la première opinion évidemment à la deuxième, afin que les Français dorment tranquilles.

La diversité est le résultat de l’immigration. Cette dernière est un sujet sensible et tellement sensible même qu’il est tabou, en France. D’ailleurs Roland Cayrol (1), qui sonde les Français, l’a dit avec aplomb du haut de son expertise « ça n’intéresse pas les Français ». Donc si ce n’est pas pour reprendre la version officielle qualifiée ironiquement par ses contradicteurs de « bisounours » d’une immigration « chance pour notre pays », qui va nous sauver de notre déclin démographique, économique, culturel, qui va sauver notre système de retraite, qui va nous enrichir, etc… vouloir ne serait-ce qu’en parler, en dehors de cette doxa, est suspect et vous fait presque à coup sur passer pour un membre du Fn ou pour un raciste. La faute à ou grâce à Le Pen et à sa bande qui ont su si bien peaufiner leur image de « nostalgiques des heures sombres » sous l’œil « attendri », faussement indigné, d’une gauche cynique et d’une droite lâche (les deux opportunistes) qui ne demandaient pas tant de coopération.

De proche en proche, de près ou de loin, je crois que chacun connaît ou a croisé une personne sympathisante du Fn, dont les « discours » semés d’insultes et de grossièretés sont de ceux qui vous pourrissent une réunion familiale ou d’amis et qui ont vite fait de vous mettre très mal à l’aise par leur bêtise ou leur haine. Y être amalgamé est effectivement très désagréable pour qui possède un peu d’amour propre. Propre c’est le mot.

Sur ce sujet, le choix est donc entre l’indifférence ou l’obsession, la soumission aveugle ou la caricature odieuse. Ici il n’y a pas de place pour un discours dépassionné et mesuré. Le débat s’est résumé et se résume encore, au le penien « la France au Français » d’un coté, et au mitterandien « Vous êtes ici chez vous » de l’autre. Entre les deux point de salut, celui qui ose pointer l’absurdité et la démagogie de cette dernière assertion, y compris dans les rangs de la gauche (Fabius, Rocard par ex.) se retrouve en difficulté face à des médias en particuliers qui ne veulent voir qu’une seule tête, ou non deux justement, la deuxième étant celle de l’épouvantail FN tellement utile.

Des "francs-tireurs" comme Zemmour ou Rioufol, sont tolérés pour faire vivre la "liberté d’expression", mais "on" leur rappelle régulièrement les limites de leur liberté.
Même les intellectuels les plus aguerris y perdent leur sang-froid sur les plateaux de télévision. D’autres moins intelligents, peut-être même stupides, pètent vraiment les plombs comme Ango ou Weber. Moi petit à petit j’en viens à accepter d’être amalgamé, par les biens-pensants d’une part et les crétins suiveurs ou les esprits dociles de l’autre, à des types et des idées que je n’approuve pas. Mais je ne peux pas rester coi à l’écoute de deux discours aussi contradictoires sur l’avenir de notre pays au cœur même de notre exécutif national. De quoi s’agit-il ?

Ces deux discours prennent forme par rapport au « désir » de discrimination positive. Un discours voit dans la future discrimination, la cause, l’autre le remède… Pratiquement dans le même temps, nous aurons donc eu :

La version du « Comité de réflexion sur le préambule de la constitution » (1) présidée par Mme Simone Veil qui nous met en garde devant les risques de telles lois, qui pourraient déboucher sur :

- l’affaiblissement du vivre-ensemble
- la montée des tensions et des ressentiments entre communautés
- la dislocation accrue de la Nation...

La version de M. Yasid Sabeg notre nouveau Commissaire à la Diversité. Il est affable M. Sabeg et d’un ton calme, en 1 minutes et 20 secondes, il rentre dans le magasin de porcelaine de la « Chance pour la France » avec des gros sabots sous le regard inquiet des journalistes pour nous mettre en garde lui aussi contre les risques, mais cette fois-ci si on ne met pas en place les mêmes lois. Au bilan on a entendu, excusez le du peu :

- apartheid
- communautarisme
- ethnicisme
- fractionnement
- trouble à l’ordre public
- dernière chance
- guerre civile sociale
- guerre communautaire
- révolte des minorités…




M. Yazid Sabeg, commissaire à la Diversité sur lcp
Vidéo envoyée par noop


Un peu anxiogène quand même le Commissaire. Un peu comme Amirouche Laïdi du club Averroes, qui nous disait l’autre jour chez Copé (1), que l’on aurait tort de s’opposer aux lois de discrimination positive, car nous allions bientôt en avoir besoin pour nos enfants nous les blancs, M. Sabeg nous dit lui que l’on aurait tort de ne pas faire de la place, car nous n’aurions non pas la « Chance » tant attendue mais la « Révolte »… On aurait presque le sentiment qu’il joue contre son camp M. Sabeg. C’est pour cela que quelques uns seulement de nos journalistes « indépendants » se sont fait très discrètement le relais de ses propos forts prononcés sur la chaîne parlementaire peu de temps après la nomination du Commissaire par le chef de l’Etat. De la même façon le rapport du Comité de Mme Veil restera dans un tiroir. Un de plus.


Dans le même temps, les médias et l’école « Républicaine » sous la houlette de la Halde, se charge de conditionner nos esprits à l’évidente « Richesse et Chance de la Diversité ». Problème.

Que Le Pen nous prédise ou nous suggère le pire pour nous inciter à la réaction, on en a pris l’habitude, on ne l’écoute même plus. Faut dire qu’il est inécoutable et pas plus tard qu’hier, je crois à Marseille, il a fait usage de son pouvoir de nuisance dans ce débat, par une déclaration (sur le futur maire de Marseille, Ben Gaudin…), dont il semble tirer un grand plaisir personnel, mais qui est comme d’habitude parfaitement contre productive. Mais que celui qui devrait être le promoteur du « mieux vivre ensemble », M. Sabeg, utilise le même fond de sauce, un avenir sombre, pour nous préparer, nous inciter à ces fameuses lois de discrimination « positive » sur la base de statistiques requalifiées elles aussi de « positives »… ça devient lourd.


C’est en contradiction avec le message officiel, celui concocté pour les masses, qui nous répète à l’envie que la diversité, la société multiculturelle, l’immigration sont une chance et un enrichissement pour nous et notre pauvre pays frileux.Alors, comme le message n’est pas très pénétrant et convainquant, les mêmes qui nous disent et redisent « chance, richesse, chance, richesse », soufflent sur les braises de nos inquiétudes pour nous contraindre, à défaut de nous convaincre, à un peu plus de souplesse et à beaucoup moins « d’égoïsme ».Le pouvoir a donc si peu confiance dans l’avenir qu’il nous vend à longueur d’émissions, qu’il se sent obligé de nous rappeler par ci et par là qu’il pourrait quand même y avoir quelques petites complications et tensions communautaires et qu’il est urgent de faire (de réserver) une place aux nouveaux arrivants…

On nage encore une fois en pleine hypocrisie, on tourne autour du pot. Les gouvernants prennent depuis des lustres les gens (anciens et nouveaux, « souchiens » et d’ailleurs) pour des c… il y a fort à parier qu’un jour viendra où ils se comporteront vraiment comme des c… (Certains ont déjà commencé). Lors de l’émission « C dans l’air », Yves Calvi s’est risqué à demander « quelle proportion d’immigrés la France pouvait-elle absorber ? »… Dans le brouhaha des réponses, on a pu entendre : « ce n’est pas une question de proportion ». La question ne se pose même pas. Point barre.

Sans sursaut nous poursuivrons notre déclin et la « balka-libanisation », même avec la discrimination positivo-négative. La France, l’Europe ne peuvent être la vitrine de toutes les cultures du monde, le refuge de tous les peuples déshérités ou pas, sauf à finir comme un patchwork aux coutures plus qu’usées, disloqué, dans les poubelles de l’histoire.

La réponse n’est ni dans la forteresse, ni dans le métissage, ni dans le communautarisme, elle est dans la République assimilatrice, et dans la gestion raisonnée et contrôlée des flux migratoires.

On n’en prend pas le chemin, on en est même très loin.

Il y en a qui se sont indignés quand Sarkozy a juxtaposé immigration et identité nationale. Comme si la première ne pouvait pas influer sur la deuxième, surtout en ces temps de relativisme et de différencialisme. Avez-vous remarquez depuis une inflexion dans le discours officiel qui pousse au multiculturalisme désagrégateur ? Moi pas. Au contraire. Mais moi c’est le slogan de campagne de Sarkozy qui m’avait fait tiquer. « La France d’après »… J’entendais presque « Après la France ». Non pas qu’il y ait une « France éternelle » qui devrait être conservée dans le formol et gravée dans le marbre. La France doit avancer, bouger, mais sans se renier et sans pousser son peuple dehors.

La classe populaire « souchienne » a fui les « zones sensibles » ? Oui.

Et bien un jour c’est la France qui pourrait devenir une « zone sensible » à en croire M. Sabeg, Mme Veil et cie…

(1) Déclaration de M. Roland Cayrol www.dailymotion.com/visited/noop/video/x6njyb_limmigration-ninteresse-pas-les-fra_news


(2) Lire ma « Tribune libre » sur le sujet et écouter la déclaration de M. Amirouche Laïdi. http://www.agoravox.fr/article_tous_commentaires.php3?id_article=48955


(3) Extrait exact du rapport du Comité de réflexion sur le préambule de la constitution présidé par Mme Veil.


"En quatrième lieu, le comité a redouté que, sans même parler des risques d’instrumentalisation par des groupes extrémistes, d’une politique de discrimination positive sur une base ethnique, sa mise en oeuvre emporte de graves effets pervers : au mieux, un affaiblissement du vivre-ensemble, en raison de l’incitation donnée aux administrés de se rattacher à leurs communautés d’appartenance pour pouvoir tirer profit des dispositifs mis en place ; au pire, une montée des tensions et des ressentiments entre communautés, génératrice de concurrence entre groupes ethniques et matrice d’une dislocation accrue de la Nation." (passages en gras originaux)

ww.ladocumentationfrancaise.fr/rapports-publics/084000758/

Tribune libre publiée par Agoravox le 24/02/2009.
http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=51361



Tribune (ou extrait vidéo) reprise par le(s) site(s)

Fdesouche.fr
http://www.fdesouche.com/articles/27550?wprc=1&c=365769
Mouvement de Reconstruction de la France
http://ndnp.bravejournal.com/entry/29320
Forum Orange
http://forum.orange.fr/liremessages.php?idsection=1673&thread=2076204
Politique Stream (L’essentiel de l’information)
http://www.politique-stream.fr/Politique/Sujets-de-societe/La-Diversite-Une-chance-pour-la-France-ou-la-guerre-civile-_19_182__75253.html
Aol vidéo
http://video.aol.com/video-detail/sabeg-sur-lcp-la-diversit-paquet-cadeau/1952068535/?icid=VIDURVENT05
Imvite.com
http://www.imvite.com/stream.php?tvid=8290454

jeudi 15 janvier 2009

Michel Onfray ? Fallait pas l'inviter !


Michel Onfray ? Fallait pas l'inviter (ou la mort de l'occident)

Vidéo envoyée par noop

Lors de l’émission « Ce soir ou jamais » du 14 janvier dernier, le philosophe Michel Onfray a été remarqué à défaut d’être remarquable. Il avait un message à faire passer…

La mise bout à bout de ses prises de parole forme un petit discours choc, sur la fin de l’occident chrétien, fin entamée selon lui à la révolution de 1789. La (fin de) domination de cet occident pouvant (maintenant ?) laisser la place à une « civilisation planétaire » où un « Constantin » musulman pourrait rassembler l’Oumma. L’islam venant compléter ce qu’il serait facile, mais abusif, de considérer comme une sorte de « sainte-trinité » planétaire. Le libéralisme financier (pour l’aspect matériel), l’alter mondialisme gauchiste (pour le côté politique), et donc l’islam conquérant (pour la dimension spirituelle).

Michel Onfray parle « cash » et sans langue de bois. Il y a des soirées comme ça. On aime, on n’aime pas, mais on a l’impression d’avoir ouï un propos incisif, sans ambiguïté, presque sans ironie, sans second degrés, sans « entre soi », mais évidemment pas sans contradiction et sans arrière pensée. Il est aux antipodes du discours « bisounoursique » des politiques sidérés par leur créature, notre société multi-tout.
Car sinon, outre que l’on peut légitimement se poser la question de savoir si une civilisation planétaire est encore une civilisation, la tirade de Michel Onfray peut laisser perplexe. Réalisme ? Cynisme ? Pessimisme ? Malgré le ton volontairement distant et un brin désabusé, il est difficile (sur cet extrait) de dire comment Onfray se situe, quel est son point de vue sur le déclin, plus radical même sur la mort, de l’occident, puisque pour l’expliquer il fait appel à un très nietzschéen « par delà le bien et le mal » (donc hors morale).

D’abord sur les Lumières. Onfray semble s’en faire le défenseur, et les admirer. Pourtant ils sont au cœur des idées révolutionnaires qui l’emportent après 1789, qui toujours d’après le philosophe marque le début du long processus de déclin de la civilisation occidentale aboutissant sous nos yeux à sa mort… Doit on se réjouir, ou même simplement rester à observer froidement la fin de l’occident, si il est porteur de valeurs universalistes (faute d’être universelles), des droits de l’homme, de la tolérance, de l’espoir dans le progrès ? On croit comprendre que, pour le côté « positif » (selon la pensée dominante), la disparition de l’occident signera celle du christianisme et du matérialisme « trivial et vulgaire ». Deux « ismes » honnis, mais qui nous ont fait ce que nous sommes. Sommes nous tellement laids qu’il ne faille tenter de trouver de quoi prolonger l’aventure ?

Et puis surtout dans les déclarations du philosophe au ton désabusé, une phrase ne peut passer inaperçue à la 19e seconde de la 5e minute de la vidéo. Celle-ci :
« Les vraies civilisations se constituent avec les gens qui peuvent, qui veulent mourir, qui font la défense de la guerre, qui font l’éloge de la force et de la brutalité, qui s’installent… ».
Cette phrase est inquiétante. Non ? Heureusement que c’est Michel Onfray, un philosophe, qui la prononce et non un homme politique.

Michel Onfray semble voir dans la tolérance de l’occident son renoncement à la violence, celle qui fait les « vraies » civilisations… L’occident serait donc « faux » ? Pas un tigre, mais une civilisation en trompe l’œil, une civilisation de papier. Le propos mériterait d’être développé. J’avoue que sur le moment il m’a dérangé. Et que je continuerai à y réfléchir.
C’est vrai, une société civile et civilisée nécessite une force pouvant aller jusqu’à la violence dissuasive pour que la tranquillité l’emporte sur la discorde et le désordre. Ce n’est pas contestable. Dans le « concert » des nations, là encore, celle qui renonce à la violence, ou s’en montre incapable court le risque d’être absorbée ou asservie. Pour Onfray il semble en aller de même pour une civilisation. Celle qui renonce à la guerre, celle qui veut plus convaincre que dominer et imposer, renonce à se maintenir…

Les Droits de l’Homme issus des Lumières seraient donc le cheval de Troie dans la civilisation occidentale. Le relativisme est le fruit empoisonné. Voilà une affirmation bien difficile à faire passer auprès du grand public formé par l’école et les médias « républicains » à d’autres points de vue sur le sujet des Droits de l’Homme. En fait on s’aperçoit après la colonisation et avec la mondialisation que les « Droits de l’Homme » ne sont pas une loi « naturelle », mais l’occident a encore bien du mal à l’admettre. Les « Droits de l’Homme » ne sont pas « naturels » et ont besoin de la force pour s’imposer. En mythifiant la Révolution, en embellissant le tableau de la Terreur, en ne retenant que Valmy, en minimisant la Vendée, on l’a presque oublié. Pratiquement Onfray nous rappelle sans doute que renoncer à la conquête, c’est aller vers la défaite, c’est se soumettre, en y renonçant, à la raison du plus fort, à la brutalité. Celle-là même à laquelle Klaus Barbie s’accrochait encore au fond de sa prison lyonnaise en disant en gros « si Hitler avait gagné la guerre il aurait eu raison ».

Aujourd’hui en occident la seule violence acceptée, tolérée par la bonne pensée, et encore, est celle de la résistance forcément légitime. Je dis « et encore », car faut-il qu’il s’agisse d’une résistance à une action elle-même violente. Ainsi la mort de l’occident constatée par Michel Onfray ne légitimerait aucune résistance, ni violence, puisque cela se fait en douceur… Donc en plus de ne plus espérer, ou au moins de douter dans le progrès qui est à la base de notre élan optimiste au XIXe et XXe siècle, ce progrès qui venait remplacer la foi, nous nous interdirions de réagir à la disparition de notre « fausse » civilisation, Droits de l’Homme faussement « universel » obligent.

Qui en France est prêt à la guerre ? Qui la défend ? Même « propre » ? Nous n’en sommes effectivement plus là et je dirais heureusement. Nous en sommes à la désobéissance, je dirais hélas. Des élus, des enseignants, de la justice même, de la société civile. Les lois contraignantes sont refusées, parfois inappliquées.

Le contrat démocratique ouvertement défié. Nos jeunes générations ont été à juste titre mises en garde contre la nature de l’extrême-droite, leurs yeux sont toujours braqués de ce coté. Ils ne voient pas que derrière eux, sur les bases que je viens de décrire, un droit de l’hommisme relatif, une alliance islamo-gaucho-financière (mis comme ça bout à bout c’est du délire) pointe le bout de son nez. Son intolérance serait au moins aussi grande et totale que son « opposé ».

Ben dites donc, va falloir que je révise mes « fondamentaux ». Après le post-nationalisme, le post-industriel, le post-théologique, le post-communisme, le post-racialisme, voici venir peut-être le post-civilisationnel et le post-communautarisme orwellien où les mots risquent bien d’être maltraités…

Tribune libre publiée par Agoravox le 23/01/2009.
http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=50522

Tribune (ou extrait vidéo) reprise par le(s) site(s)

Wikio.fr
http://www.wikio.fr/video/769634
Blog catalog.com
http://www.blogcatalog.com/search.frame.php?term=fallait%20pas%20l\
Vendredi.info
http://www.vendredi.info/Onfray-Fallait-pas-l-inviter.html
Veille-éducation.org
http://veille-education.org/post/2009/01/16/Michel-Onfray-:-LOccident-est-mort
Fdsouche.fr
http://www.fdesouche.com/articles/16615
Doctissimo.fr (le forum)
http://forum.doctissimo.fr/psychologie/droite-gauche/appartient-mort-sujet_219_1.htm
Fatahelbab.over-blog
http://fatahelbab.over-blog.com/article-26844581.html
Cozop.fr
http://cozop.com/noop_agoravox/la_discrimination_positive_pour_mes_petits_enfants_je_avais_pas_pense Newstin.fr
http://www.newstin.fr/tag/fr/94424164


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