mercredi 12 décembre 2012

Traîtres




M. Yann Galut, député socialiste, a réagit hier à l’évasion fiscale partielle de Gérard Depardieu, en envisageant de déchoir de la nationalité, ces « traîtres ». Ceux qui comme l’acteur trouvent que cela commence à sentir le sapin en France et se carapatent sous le feu des caméras vers des cieux plus cléments.

Certes l’attitude de ces riches qui quittent (sans le quitter vraiment) le navire n’est pas à première vue très patriotique. Mais que M. Galut endosse à bon compte, drapé dans sa « Morale » simpliste, et surtout partisane et malhonnête, l’habit de M. Loyal, me pousse à réagir.

A y regarder un peu mieux, à prendre le temps de la réflexion (disons 10 secondes), comment en est on arrivé là ? Comment les gouvernements se retrouvent contraints à taxer toujours plus, sans obtenir de résultats probants ?

Et bien oui, plus de 30 années de budget national en déficit… cela vous parle ?
Plus de 30 années de « mondialisation », comprenez, de délocalisation vers des travailleurs moins chers. Plus de 30 années d’importation des mêmes travailleurs « économiques » lorsque l’activité n’est pas elle-même délocalisable (restauration et bâtiment par exemple)…

C’est cette politique, menée par la droite et la gauche, converties (en partie seulement) au libéralisme, qui nous condamne à une sorte de double peine et nous amène au bord du gouffre. Nous jouons dans la cour du libéralisme, avec des règles keynésiennes socialisantes. On joue au foot, avec un boulet à chaque pied… les autres marquent des buts, nous on n’ose même plus compter. Que certains dégouttés décident de fuir le terrain de « jeu » n’est finalement pas très étonnant.

Oui nous sommes en guerre. Economique. Et nos généraux politiques sont des traîtres par incompétence, aveuglement et lâcheté. Et nos généraux économiques sont des traîtres par cynisme et cupidité. Le résultat ? Des millions de chômeurs et une pauvreté grandissante.

Ainsi donc la gauche redécouvre le « Patriotisme ». Rions en, voulez-vous, pour ne pas en pleurer. Mais nous devrions envoyer ceux qui nous gouvernent à Limoges. C’est surtout eux qui devraient être désavoués, mis au ban et frappés d’indignité.


Mais comment faire lorsque le système nous fait croire à un choix démocratique entre la gauche et la droite, qui sont au final d’accord avec la ligne libérale. La césure entre droite et gauche n’existe que sur des sujets annexes, sur le plan économique elles ont enfourché le même cheval. Jockey à tour de rôles d’un cheval nommé libéralisme. L’Europe actuelle en est le copropriétaire. Non la césure est là, entre les libéraux mondialisants et les autres.

Encore et toujours, la solution est dans plus de démocratie, et un contrôle plus serré du travail de nos élus et gouvernants. A l’heure où une grande partie des gens achètent et suivent leurs comptes bancaires grâce à Internet en sécurité, comment peut on comprendre que nos élites n’aient pas mis au point un moyen fiable pour consulter la population sur le net ? Fini les sondages improbables, vive la démocratie numérique, elle sera populaire !